Il y a un François des pauvres, un pape anti-capitaliste

Par Pierre Franklin Tavares|3 juin 2013|Actualités, Monde

Il y eut un François « muet », élève obéissant, gaulliste social et disciple de Philippe Séguin, et que personne n’entendait. Dans un vaillant silence, il aida Nicolas Sarkozy à creuser le déficit par ses cadeaux fiscaux.

Le pape François, Jorge Mario Bergoglio (AP Photo/Pablo Leguizamon)

Il y a un François « froid », socialiste qui n’aime pas l’argent au point, paradoxe social-démocrate, d’accabler les pauvres gens. Il se plaît à présider les « Occasions » et, pour lors, attend les occasions d’austérité ou les occasions de croissance.

Béatitude inattendue, nous avons un François des pauvres, qui vient de loin. Il n’est pas socialiste ni social-démocrate ou gaulliste social. Et pourtant, il demeure le seul des trois  François à fustiger « le capitalisme sauvage » :

« Un capitalisme sauvage, disait-il le 21 mai dernier, a enseigné la logique du profit à tout prix, du don fait pour obtenir, de l’exploitation sans attention aux personnes. Et nous voyons les résultats dans la crise que nous vivons ».

Or, les deux autres François, l’un réputé gaulliste social, l’autre social-démocrate déclaré, s’effraient à la seule idée de mentionner le mot « capitalisme », de peur d’effrayer les « marchés ».

Au fond, le Pape François séduit par sa défense des pauvres et sa critique du capitalisme aveugle, renouant ainsi avec la tradition primitive du catholicisme, dont Saint François d’Assise, Françoise de Sales et Bossuet furent des porte-paroles éloquents.

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