Bruno Leroux « s’éclate » à l’Assemblée : provocation ou déni de réalité ?

Par Pierre Franklin Tavares|16 mai 2013|Actualités, France

(D.R.)

Rien n’y fait. De sa fonction de premier Secrétaire de section (Épinay-sur-Seine) à la présidence du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, l’homme ne change pas. Toujours égal à lui-même, spécialisé dans la navigation à vue, au pif et selon les circonstances, mais, il est vrai, avec un souffle désopilant.

Ce matin, invité de France Info, et en prélude à la conférence de presse de François Hollande, les auditeurs ont écouté un disciple d’Émile Coué qui, cependant, a usé d’une recette à la Ray Ventura : Tout va très bien Madame la Marquise. Au gouvernement, tout va bien. Manuel Valls conduit tellement bien sa mission qu’on veut l’écarter du ministère de l’Intérieur. À l’Assemblée, tout va bien, et ce comme jamais auparavant. En France, tout va bien. Alors, Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?, pour reprendre ici une autre célèbre chanson de Ray Ventura.

 C’est que, en vérité, monsieur le député est un adepte d’Émile Coué, fameux psychologue et pharmacien, qui a gagné en notoriété avec son ouvrage La maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente (1926). L’exergue de l’auteur, en page de couverture, est explicite : « Ce n’est pas la volonté qui nous fait agir, mais l’imagination ». Alors, imaginons ! Nous savons à présent d’où vient l’enthousiasme de monsieur le député, pourquoi, dans un français approximatif et sur un air de provocation, il peut déclarer : « Je m’éclate ! » à l’Assemblée nationale. Ainsi, par l’imagination, il espère être communicatif.

Tout donc, selon monsieur le député, ne serait que suggestion et autohypnose. Il suffit d’imaginer, pour que le monde soit conforme à notre imagination. Idéologie bourgeoise. Qu’il est si loin Jaurès, qu’il est oublié Babeuf !

L’aile droitière du Parti Socialiste (Sapin, Valls, Moscovici, Leroux, Harlem Désir, etc.) finira par perdre François Hollande. Tous l’exhortent à l’imagination, là où il s’agirait de volonté politique. Nous sommes donc au cœur d’un grave conflit psychologique des facultés de l’esprit. En effet, le président de la République est partagé entre deux états affectifs complexes : l’imagination et la volonté.

Mais l’on sait ce qu’il est aujourd’hui advenu d’Émile Coué, passé dans l’histoire comme sujet de raillerie.

« Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ». L’austérité, c’est maintenant. Le changement, c’est demain !

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