Catalogne et Espagne : Le problème, c’est Mariano Rajoy !

Par Pierre Franklin Tavares|30 décembre 2017|Actualités

Le problème de l’Espagne, c’est Mariano Rajoy ! Le problème de la Catalogne, c’est Mariano Rajoy ! Il tient en otage tout un pays, après s’être lui-même enfermé dans une impasse politique.

Rajoy, c’est la Monarchie, dans ce qu’elle a de moins intelligent. Puigdemont, c’est la République. Les deux hommes cristallisent une opposition politique entre deux systèmes.

Or, le contraste des résultats électoraux est frappant et on ne peut plus clair : Puigdemont : 34 sièges, première force parlementaire. Mariano Rajoy : 3 sièges avec 4% des voix, dernier parti politique en Catalogne. Quel désaveu public et mondial, pour celui qui convoqua tambour battant ce qui, en fait, était un référendum. Nous devions, après toutes les frayeurs suscitées (départs d’entreprises, fuite des capitaux, etc.) assister à un retour du « bon sens » du corps électoral catalan. En effet, il s’est mobilisé, avec un taux de participation record et exceptionnel : 82%. Mais ce fut pour désavouer le Premier ministre Mariano Rajoy. Mais peu lui en chaut !

Car, voilà un Premier ministre du Royaume d’Espagne qui dirige un gouvernement minoritaire (lire notre article précédent) et qui vient de subir une double défaite en une seule élection.

Minoritaire en Espagne, ultra-minoritaire en Catalogne et après avoir vidé le Parti populaire (PP) de ce qu’il avait de « populaire » et malgré le fait qu’il en ait fait le plus petit parti catalan, il ne songe nullement à démissionner. Plus ahurissant encore, personne ne le lui demande. Nul responsable ou organisation politique, pas un seul média n’a exigé sa démission. L’Espagne va mal, au point de ne même pas songer à lui réclamer une démission.

Dans tout système démocratique « normal », un Premier ministre minoritaire, à la tête d’un gouvernement minoritaire, et qui, plus est, perd une élection capitale de type référendaire, est aussitôt démis de ses fonctions ou, s’il a des convictions, démissionne lui-même. Mariano Rajoy n’a plus aucune légitimité. Et il a vidé de toute substance a légalité de « son » gouvernement.

Plus ahurissant, Mariano Rajoy continue de procéder par menaces. Et, hautain, suffisant, il « dicte » et choisit même qui doit s’asseoir autour de la table des discussions. Grand Dieu ! En Espagne, le monde est à l’envers : c’est désormais le perdant qui gagne. Seul un Roi ingénu peut lui laisser faire autant de caprices. S’il est maintenu en place, il finira par perdre le Royaume.

L’Espagne, sous nos yeux, est en passe d’entrer dans la tyrannie d’un seul homme. Et comme le disait si bien Anacharsis Cloots : « Levez la tête, [l’abbé] Maury (ultra-droite) et [J.A.M. de] Cazalès, le despotisme va renaître de ses cendres, les vaincus feront la loi aux vainqueurs » (La République universelle, p. 123). C’est dans le sillage de ces deux réactionnaires que s’inscrit l’action de Mariano Rajoy.

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