Hommage à Shimon Peres

Par Pierre Franklin Tavares|30 septembre 2016|Actualités, Billet citoyen, Monde

Un homme est mort : Shimon Peres (Szymon Perski). Parmi les hommes, il fut un « grand homme », au sens que Hegel prête à ce mot. Un soldat de la Paix quitte ce monde inachevé, lourd d’un bel héritage : la naissance d’une nation, un vieux rêve. Vivre, dit René Char, c’est persister à accomplir un souvenir. Il a prôné et promu la Paix, avec les Palestiniens : les Accords d’Oslo et le Centre Peres pour la Paix. Mais il a également fait la guerre, contre eux, seulement lorsqu’il l’a cru utile et justifiée.

Hassan, son homme de confiance, le plus proche d’entre les proches, est un Palestinien. Deux amis. Pour Hassan commence les jours de peine et de tristesse.

J’ai rencontré Shimon Peres, la première fois, lors du centenaire de Charles de Gaulle, alors que j’étais membre du comité restreint d’organisation présidé par Bernard Tricot, sous l’autorité de Michel Rocard, Premier ministre. C’était en 1989. Nos échanges furent brefs et courtois.

Mémoire forte. Il s’en est souvenu, lors de notre deuxième rencontre, chez lui, à son domicile, à Tel Aviv, en 2003. Un esprit puissant et affable. Un bel échange d’idées. Le protocole était simple. Comme l’homme. Disponible et prompte à soutenir une idée qui lui paraissait nécessaire. Alors même que nous lui présentions un projet d’aide aux populations désolées d’Afrique centrale, il prit son téléphone, et en notre présence, saisit Mickaël Gorbatchev, pour l’y associer.

Il m’offrit une coupe de vin, du Merlot, excellent, l’un des meilleurs crus que j’aie bu.

Une photo, pour le souvenir.photo-avec-shimon-peres

Au mois de janvier dernier, nous avions programmé la troisième rencontre. Mais une alerte cardiaque en obéra le principe.

Somme toute, Shimon Peres a bien vécu, et toujours en homme digne. Puisse donc la terre lui être légère et que, là-haut, les propylées du Ciel s’ouvrent à son accueil.

Diverses sont les lignes de vie, comme sont les routes et les bornes des monts, dit Hölderlin. Ce que nous sommes, un Dieu l’achèvera là-haut, dans la grâce, la paix et les harmonies éternelles.

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